Quand commence le jour pour la Guinée ? Serait-ce quand le cultivateur de « Ggérédou » prend le chemin du champ, ou que le pilote de ligne plane vers des destinations lointaines, ou que le pêcheur esquimau se battant contre les vagues géantes des eaux poissonneuses, ou le berger transitant en quête de pâturage ? 
Il y a un chapelet de réponses à ces interminables questions des hommes dans le temps et dans l’espace.
L’histoire n’est pas répétition. Et les coïncidences qu’elles comportent sont aussi des dépassements. Il est bien évident que chaque pays a une ligne à suivre. Chaque individu a un destin, tout comme chaque pays a un destin. La Guinée a son destin. La vitesse à laquelle on va, est ce qui est prescrit pour la Guinée. On est entrain de choisir ce destin. Un destin qui remet en question toutes les valeurs sur lesquelles reposait ce pays.
Autrefois fiers et digne en tout, les guinéens étaient respectés partout.
Parce qu’on se respectait déjà à l’interne, on s’aimait, on était solidaire. C’est ce qui faisait notre force. C’est ce qui nous aidait à avancer, lentement mais sûrement. On mettait la Guinée en valeur ici et là…il n’y avait pas de meilleur branding,  »made in Guinea » que cela.
On a oublié que la Guinée est une terre sacrée. Un pays doté merveilleusement par ‘Mère Nature’. Le plus beau de tout, ce sont les valeurs sociales, morales et religieuses qu’incarnaient les habitants de ce territoire.
Chacun connaissait sa place. Les jeunes respectaient les vieux. Ils les écoutaient et leur obéissaient d’un simple clin d’œil ou d’un petit haussement de la tête, à cause du droit d’ainesse ou de pouvoir.
On savait ce que c’est le pouvoir, la discipline et le respect. Il suffisait
avant, de voir une personne âgée venir vers nous, pour lui cacher le regard même si on faisait rien de mal.
Malheureusement, nous sommes dans un monde où tout est en l’envers maintenant. Les jeunes influencés par l’Occident à travers les réseaux sociaux, sont livrés à eux-mêmes, sans scrupules et ni pudeur,
avec des parents qui ont démissionné dans leur éducation. Une jeunesse livrée à toute sorte de vices: drogues, alcool, prostitution etc.,une jeunesse manipulée par des politiciens véreux qui leur font des
grandes promesses à travers leurs discours grandiloquents, qui ne sont
rien que des balivernes insensées et des galimatias sans-coeur, la désorientent.
La plupart des jeunes vivent pour les autres maintenant. Car, pour eux,
c’est le regard que les autres ont sur eux qui les définit. Cependant, la majorité cherche des solutions de facilité…chacun invente une vie ou porte un masque à travers les réseaux sociaux, pour fuir les réalités de la vie. Influenceurs ou soi-disant donneurs de leçons, sont plus écoutés
que les parents, les enseignants et les leaders religieux maintenant.
Aliénés, les jeunes pensent soutenir des idéologies prônées par les autres et pensent qu’elles sont meilleures par rapport aux leurs (éducations, cultures, mœurs). S’exhiber sur les réseaux pour eux, est un droit et une forme de liberté. Bondir sur des sujets qui dépassent leur
entendement juste pour avoir beaucoup de « vues » et des « j’aime » sont leur quotidien en oubliant les impacts négatifs que cela peut causer.
Entre « clash », insultes sur les réseaux à cause des politiques ou des futilités et scandales sexuels, on imaginerait que ces réseaux sociaux appartiennent aux guinéens. Où va ce pays où chacun sait mieux que son prochain. Où tout le monde
parle et personne n’écoute l’autre? Où tout le monde a raison et personne n’a tort.
Un pays où les intellectuels sont perdus dans leur savoir. Et qui pensent que réussir c’est de faire les grandes études et venir dévaliser son pays.
Suivre les petites filles. Conduire les grosses voitures, voyager en première classe et avoir les grosses maisons est un Hobby noble. Quand des parents, des responsables qui sont censés montrer l’exemple, sont eux-mêmes des acteurs dans des ébats sexuels ces derniers temps dans notre pays. Quand eux-mêmes, enseignent à détester son prochain
parce que tout simplement, vous n’êtes pas de la même ethnie ou de la même région. Quand eux-mêmes, volent l’avenir de plusieurs enfants au profit des leurs. Quand les gouvernants jouent à la « Tom and Jerry » entre eux, aux yeux des gouvernés.
Il y a lieu d’avoir peur quand on sait que certains guinéens sautent de joie quand d’autres guinéens ont des malheurs. Avoir peur quand les jeunes font des lieux de prière des studios de photos et où également l’on peut acclamer une personne de grande notoriété: Président,
ministre, artiste… Avoir peur quand les hommes mariés et les femmes
mariées pensent que le mariage n’est que sur papier. Et que l’on se marie simplement pour avoir des enfants. Avoir peur quand les lieux de loisirs, boîtes, maquis, plages, etc.,sont plus fréquentés tous les soirs et
nuits par des ados et des jeunes, que nos écoles et universités. Avoir peur quand un père de famille n’ose plus dire la vérité à son enfant, sous prétexte que le monde a évolué.
Il y a trop de futilités actuellement dans ce pays qui nécessite âprement d’être éradiquées. Sans quoi, le pays frôle à la dérive, qui risque d’emporter tout le monde. Dans un sens que les valeurs et les principes moraux, sociaux et religieux n’auront plus d’impact.
Quand il s’agit de décès, quelqu’en soit notre position,on doit être indigné, on doit dépasser ces principes et on doit ravaler sa fierté et respecter les ou le défunt. Mais on ne doit pas créer de la zizanie autour pour en faire des émissions ou des post-casts. Ou même profiter pour diviser.
Les jeunes doivent savoir respecter les vieux quelque soit votre pouvoir.
Car vous vieillirez un jour. Admettre les erreurs est le travail d’un grand homme. Et laisser une chose avec laquelle on bataille avec l’autre à son profit, ne signifie pas que vous avez peur ou que vous n’avez pas raison. Ça prouve juste votre grandeur d’âme.
A bon entendeur, salut!
Mohamed Dramé
Sociologue/enseignant
Journaliste.