L’ultimatum donné par la Communauté
économique des États d’Afrique de l’Ouest arrive à son terme ce dimanche 6 août. La Cedeao avait laissé une semaine aux putschistes au Niger pour rétablir le président élu Mohamed Bazoum dans ses fonctions, sous peine d’utiliser « la force » .
Depuis, la situation n’a pas changé à Niamey, et les généraux qui ont pris le pouvoir ont révoqué des accords de coopération militaire avec la France. Mais la perspective d’une intervention
armée des pays ouest-africains reste loin d’être acquise.
Le Sénégal s’est dit prêt à participer si la Cedeao décidait d’une telle action : « Les militaires sénégalais, pour toutes ces raisons, vont y aller » , a déclaré jeudi la ministre sénégalaise des Affaires
étrangères en évoquant le « coup (d’État) de trop » .
La Côte d’Ivoire pourrait également intervenir, selon les informations données par une source proche de la délégation ivoirienne à Abuja à l’AFP.
Quid du Nigéria ?
Mais plusieurs autres pays voisins ont évoqué des réticences ces derniers jours. Samedi, les sénateurs du Nigeria ont appelé le président Bola Tinubu à « renforcer l’option politique et diplomatique » . Une majorité d’entre eux auraient exprimé leur opposition à une opération militaire, et la Constitution stipule que le pays ne peut pas envoyer de forces combattre à l’étranger sans
l’accord du Sénat.
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a quant à lui déclaré qu’une intervention serait « une menace directe » pour son pays. « Il n’y aura aucune
solution sans nous » , a-t-il ajouté, craignant que « tout le Sahel s’embrase« . L’Algérie n’est pas membre de la Cedeao mais partage une frontière de près de 1000 km avec le Niger. Le Bénin a, lui
aussi, déclaré que la diplomatie restait « la solution privilégiée » .
L’Europe prudente
Questionné sur une potentielle intervention française, le ministre des Armées Sébastien Lecornu a émis des réserves : « L’ultimatum est lancé, il ne m’appartient pas de le commenter. (…). On constate que la Cedeao prend ses responsabilités dans la gestion de cette crise, avec des prises de positions fortes en faveur du respect du droit international, des processus démocratiques. C’est un jalon important qu’il faut (…) soutenir. » L’Allemagne privilégie également la diplomatie : « Il est important que nous laissions tout d’abord la place aux efforts de médiation », a déclaré un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères.
En cas de conflit, le Niger pourrait compter sur le soutien du Burkina Faso et du Mali, qui ont prévenu qu’ils seraient solidaires des putschistes et que toute intervention armée serait considérée
comme une « déclaration de guerre » à leur encontre.
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