Selon les statistiques, le grand Conakry produit entre 1800 et 2011 tonnes de déchets par jour. C’est pour remédier de cela que la Fédération des gestionnaires des déchets en Guinée (FEGEDEG) a réuni les acteurs du domaine à Conakry autour du forum sur la valorisation des acquis et innovations du secteur d’assainissement. Un atelier qui a abouti à la nomination des ambassadeurs qui devront désormais s’activer dans le domaine en matière de sensibilisation des citoyens, l’interpellation de l’État et des partenaires dans la gestion des déchets solides. L’objectif visé est de rendre le Grand Conakry plus propre à l’image d’autres pays de la sous-région ouest-africaine et dans le monde. Également, contribuer à la protection de l’environnement et la préservation de la santé de la population guinéenne.
La cérémonie de décoration a eu lieu mercredi, 14 août dans un réceptif hôtelier à Conakry en présence de plusieurs personnalités et des partenaires.
Le président de le Fédération des gestionnaires des déchets de Guinée (FEGEDEG), Sory Camara a souligné que l’objectif de la présente nomination des ambassadeurs consiste à créer une synergie d’action, la complémentarité et de pousser les acteurs à travailler ensemble.
« Chacun de ces ambassadeurs est une élite dans le secteur de l’assainissement qui ont des grandes compétences qu’il faut capitaliser pour les mettre ensemble pour que les acteurs réfléchissent pour intervenir de façon structurée, coordonnée et efficace. Il y a une nécessité absolue que le gouvernement passe à l’action et non prendre en compte nos recommandations (…). On a formulé un pacte national de salubrité qui appelle tous les acteurs à s’engager sur certaines priorités qui se trouvent dans le domaine stratégique de la gestion des déchets. Parmi ceux-ci, on a 25 engagements qui font l’objet de notre préoccupation qui sont entre autres : le financement, la sensibilisation, la formation, la santé etc. Chaque acteur qui veut intervenir dans le secteur d’assainissement, peut s’identifier et s’aligner derrière un certain nombre d’engagement auxquels il doit accompagner les acteurs d’assainissement dans la mise en œuvre des activités qui accompagnent ces engagements ».
La directrice de l’Agence Française de Développement (AFD), Jeanne Vanuxem a interpellé les acteurs de tout bord sur la synergie d’action et les appuis à l’État guinéen dans le cadre de la gestion des déchets.
Sur la même lancée, elle a rappelé que son institution et l’Union Européenne sont fortement mobilisées sur la thématique de l’assainissement solide via le financement d’un Centre d’Enfouissement Technique et de ses infrastructures connexes pour un montant de 70 millions d’euros.
« Ce projet permettra d’améliorer significativement le cadre de vie, l’environnement et la santé des habitants du Grand Conakry par une gestion améliorée des déchets solides ». 
La représentante d’Enabel, Odette Kamano, a salué l’engagement des participants qui, selon elle, démontre une fois de plus que la valorisation des déchets n’est pas seulement une priorité environnementale, mais également un enjeu économique et social pour le développement durable de la Guinée.
Conscients de la tâche qui les incombent, les ambassadeurs ont exprimé leur engagement à s’investir dans la lutte contre les déchets plastiques qui représentent de nos jours un véritable problème
environnemental en Guinée avec des conséquences aussi néfastes que sur la santé et l’environnement. « Il est désormais de notre devoir de protéger nos zones côtières contre non seulement ces polluants plastiques, mais aussi nos concitoyens qui subissent au quotidien, les conséquences sanitaires et environnementales causées par l’incinération des déchets toxiques à l’image de la décharge de Dar-Es-Salam » rassurent-ils.
Dans son discours de clôture, le directeur de l’ANASP, Issa Diakité a, au nom du département de l’administration du territoire et de la décentralisation, exprimé son engagement à accompagner la fédération des gestionnaires des déchets de Guinée dans sa lutte contre les déchets solides en Guinée.
Une initiative inscrite dans les engagements pris par la Guinée dans son plan d’action climatique dénommée Contribution Déterminée au niveau National (CDN).
A rappeler que les partenaires ont été également gratifié chacun d’une attestation pour leur appui technique.
                   Sékouba Kourouma