Comment expliquer le recrutement de près de 10 000 militaires ? Engagées dans plusieurs crises sécuritaires, les forces de défense entretiennent le secret autour de leurs effectifs.
Ce sont 1 080 sous-officiers, 3 000 gendarmes et 5 330 soldats et matelots de 2e classe… Au total, 9 410 nouvelles recrues vont endosser l’uniforme dans les semaines qui viennent. Ils constituent le contingent du dernier recrutement de l’armée camerounaise, le plus important jamais réalisé par les forces de défense.
Évaluée à environ 50 000 membres, l’armée est confrontée depuis près d’une dizaine d’années à une série de crises sécuritaires qui met ses effectifs à rude épreuve.
Au Cameroun, la colère sourde des soldats déployés face à Boko Haram et aux sécessionnistes.
Dans le Nord du pays, la lutte contre la secte Boko Haram, qui s’est intensifiée au milieu des années 2010, n’a toujours pas connu son épilogue. Et dans l’Est, la
frontière avec la Centrafrique, en proie à des incursions sporadiques de groupes rebelles en territoire camerounais,
fait partie, avec le grand banditisme, des points d’attention majeurs des forces de défense.
Dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, le conflit armé qui oppose l’armée aux milices séparatistes des « Ambazoniens » continue de faire rage.
Si le nombre d’affrontements directs semble avoir considérablement baissé, la multiplication des kidnappings avec demande de rançon fait peser une nouvelle menace dans ces régions déjà éprouvées par la crise qui a démarré en 2016.
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