Les guinéens, avec la construction des barrages hydroélectriques, des microbarrages sans oublier les centrales thermiques croyaient avoir fini avec le délestage électrique. Mais, fort malheureusement le constat révèle aujourd’hui qu’elle est loin d’être fini en témoigne la coupure à répétition du courant électrique à Conakry et dans les villes à l’intérieur du pays.
C’est pour apporter des soluations relatives à cette problématique que l’expert et consultant en la matière, Moussa Koulibaly s’est apprêté aux questions de notre redaction pour expliquer de long en large les problèmes qui assaillent le secteur énergétique guinéen. Notamment, les causes et des solutions pour permettre à l’Etat de mettre d’y fin.
En abordant le sujet, Moussa Koulibaly a fait savoir que les trois barrages hydroélectriques en l’occurence Souapiti, Kaléta et Garafiri qui produisent au moins 3300 Wh d’énergies par an, font face à une sécheresse. Et cette sécheresse excessive est l’une des bases principales de perturbations du courant électrique dans notre pays surtout au début de la saison sèche.
L’un des plus grands centres de productions électriques du pays dit-il qui prend sa source dans le Fouta djallon, le barrage souapiti construit sur le fleuve Konkouré, est aujourd’hui en incapacité totale de produire du courant électrique 24/24 aux populations. Cela est dû à une baisse drastique de l’eau.
C’est pourquoi, selon lui, pour éviter le pire, les autorités en synergie les acteurs du secteur énergétique ont décidé de mettre un plan de fonctionnement pour réduire la productivité d’où, le délestage constaté à travers le pays.
«Environ 85% de l’électricité qu’on consomme viennent des barrages  hydroélectriques notamment soupiti, kaléta garafiri. A date dans le barrage souapiti, on a consommé plus de 50% d’eau stockée de souapiti. Il est alimenté par quatre groupes dont un fait 112Mw. Au total 450Mw environ, Lorsque souapiti fonctionne avec trois groupes chaque tribune prélève de l’eau dans le barrage environ les tribunes de 200m3 sont prélevées par seconde. Il n’y a pas d’apport d’eau en amont parce qu’il ne pleut pas. Donc l’eau est inférieure à la quantité d’eau qu’on prélève dans le barrage cela entraine une baisse de taux au niveau du barrage souapiti qui produit la grande partie de l’électricité qu’on consomme. On est en début de la saison sèche, il nous reste encore plusieurs mois. C’est pourquoi, on a procédé à arrêter les groupes de souapiti la journée pour réduire la consommation d’eau. Si, non au cas échant en continuant, on sera obligé d’arrêter la production. Donc, les autorités ont décidé avec les acteurs à un plan de production» a dit M. Koulibaly
 Malheureusement à l’entendre, cela ne devrait pas être à l’origine du délestage. Si toutefois, les conditions sont réunies par l’Etat, les populations ne devraient plus se plaindre pour un manque d’électricité,
C’est dans cet esprit a qu’il a fait des propositions allant dans le sens de la stabilisation du courant comme : « Faire recours aux centrales thermiques pendant que les barrages hydroélectriques sont à l’arrêt se tourner vers les lignes d’interconnexions internationales. Au cas où tout cela n’est pas possible, il serait forcément nécessaire de penser à faire venir une centrale thermique flottante pour assurer la continuité comme une dernière solution » propose t-il.
Sur la même lancée, il a dit : «Lorsque Kaléta et Souapiti réduisent leurs productions le matin, la journée au même moment, on devrait avoir le courant à partir des centrales thermiques pour pouvoir prendre le relais pendant que les hydrauliques sont à l’arrêt. Où encore d’autres solutions, ce sont les lignes des interconnexions internationales. Demander à un pays de la sous-région de nous produire 300Mw entre 8h et 18h pour qu’on puisse continuer à alimenter les abonnés. Ou encore la dernière solution actuellement, c’est de faire recours à une centrale thermique flottante comme le bateau KPS qui était là qui est parti l’année dernière. Maintenant, avec cette crise, la solution qu’il faut c’est de faire revenir ce bateau le raccorder au réseau pour  produire de l’électricité» a-t-il proposé comme dernière solution.
A rappeler que l’Ingénieur électricien, Moussa Koulibaly a participé à plusieurs projets à savoir : celui de la construction du barrage hydroélectrique de Kaléta, de Souapiti, de l’interconnexion Guinée-Mali et la réalisation de plusieurs centrales thermiques du pays. Des endroits où il a évolué comme expert électrique en même temps coordinateur.
Souleymane Neuf Camara  
Photos : Aboubacar Bangoura