La reconstruction de l’école primaire de Coléah Lansébounyi par un partenaire, notamment le bâtiment se trouvant du côté de la route niger, fait déjà couler beaucoup d’encres à Conakry. Car, certains pensent que les négociations de ce projet ont été frauduleusement faites entre le partenaire et la Direction Communale de l’Education DCE. Or, seule la Mairie de Matam qui a habilité d’attribuer un tel marche à un partenaire.
Pour édifier nos lecteurs sur ce sujet, notre rédaction a rencontré
le directeur communal de l’Education de Matam, Ibrahima 2 Barry qui a dit de ce qui suit : « Il y a des Infrastructures scolaires à Matam sur lesquelles j’ai un droit de regard. Mais je n’ai pas un droit de construction, de vente, de bail ou de partenariat. Ceci dit, par rapport à cette école primaire de Coléah Lansébounyi, qui se trouve actuellement en état vétuste. Il y a eu un partenaire qui m’a adressé une correspondance pour dire qu’il veut un partenariat avec la DCE de Matam autour de cette école primaire. J’ai pris la lettre à l’époque, je l’ai envoyé au ministre d’alors Guillaume Hawing à travers un choix transmis en ma qualité de premier responsable de l’éducation de Matam ».
Une lettre qui, selon lui, le département a reçu et a repondu favorablement au partenaire en le signifiant que c’était un bon projet. Mais qui ne relève pas de ses prérogatives, plutôt de la Mairie de Matam.
« Et le partenaire a écrit une correspondance à la Mairie qui l’a répondu au partenaire tout en signifiant au ministre de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation qu’elle a reçu le courrier du ministre et qu’elle a donné son accord à ce partenariat. C’est ce qui fût fait ».
C’est ainsi que d’après le DCE de Matam, la Mairie a entamé les demarches avec le partenaire. Des démarches qui ont abouti au vote dudit projet à l’unanimité par les conseillers communaux de Matam.
« Puis que c’est la Mairie qui s’occupe des écoles primaires, c’est elle qui a la paternité d’accorder le partenariat avec qui elle veut. Donc, toute la question qui tourne autour de cette école, ce n’est qu’entre la Mairie et le partenaire. Et non avec la DCE de Matam ».
Toutefois un tel projet vient à point nommé pour changer l’environnement de cette école primaire : « Quand vous prenez cette école du côté de la route du niger, derrière les salles de classes, il y a un lavage de véhicules, des groupes de jeunes qui viennent se droguer à côté. Donc, une insécurité totale. Le partenaire est venu proposé à la Mairie, de prendre ces enfants qui sont au rez-de-chaussée, les mettre à l’étage. Donc, construire un bâtiment R+1 pour donner le rez-de-chaussée au partenaire pour qu’il l’utilise comme magasins, donc un partenariat à but économique. Et au lieux d’avoir 9 salles de classes qui étaient au rez-de-chaussée, le partenaire doit faire 12 salles de classes à l’étage avec un centre informatique, une salle de conférence pour les professeurs, des latrines etc. Le bâtiment qui est aussi à droite au sein du même établissement scolaire sera rénové et équiper par le partenaire, il y aura également un forage dans la cour ».
Poursuivant, Ibrahima 2 Barry a precise : « Après son adoption par les conseillers communaux de Matam, le projet a été signé et la pose de la première pierre a été faite par la Mairie d’alors.
Dans le projet, puis que le bâtiment sera démoli, il faut transférer les élèves dans dans un autre établissement scolaire en attendant la fin des travaux. Dans le contrat de la Mairie, il est stipulé que le partenaire doit verser une avance, puis que dans le contrat il y a 5 ou 7 millions de nos francs à donner à cette école à la fin de chaque mois pour entretenir l’établissement. C’est dans cet argent que le partenaire a versé un montant dans le compte bancaire de l’école et non dans le compte d’un individu. Et c’est cet argent qui a été utilisé pour le transfert des enfants, la confection de 182 table-bancs, la réparation et le nettoyage des latrines de l’école où les élèves doivent aller puisqu’ils feront aux moins 1 an dans cet établissement. C’est ce compte là dont les gens veulent parler. Je précise que le compte n’est ouvert ni pour la Mairie, ni pour la DCE de Matam, mais pour l’école et le seul signataire du compte, c’est le directeur ou la directrice de l’école. Ce n’est pas un compte particulier ».
Le maire sous lequel les démarches ont été, n’est plus à l’exercice. Il reviendra désormais au président de la Délégation spéciale de la Commune de Matam d’être en contact avec le Ministère pour relancer les travaux.
Concernant le changement de papiers du bâtiment dans lequel directeur communal de l’éducation est actuellement logé, Ibrahima 2 Barry a expliqué : « Lorsque je suis arrivé à Matam, j’avais un logement particulier que je payais 1.500.000 gnf par mois. Dans la cité Coléah, il y avait un logement qui était occupé par un individu qui est décédé ainsi que sa femme. Et il y avait sa fille qui, à son tour, s’était mariée ».
Une habitation qui, selon Ibrahima 2 Barry était restée enfermée près de 6 mois.
C’est ainsi que : « Je suis allé au patrimoine bâti public avec mon épouse qui est aussi directrice dans une école primaire à Gbessia Olympio, pour demander les lieux. Et le patrimoine bâti a affecté le bâtiment à mon épouse. Le bâtiment n’avait ni de nom, ni occupé par la DCE. Ce contrat entre femme et le patrimoine bâti existe et depuis deux ans, c’est à lui que nous versons 1500.000 gnf par mois. Et c’est ma femme et moi qui avons rénové et reconstruit même le bâtiment à travers des prêts bancaires » a-t-il conclu.
Sékouba Kourouma
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