Officialisée en 1977 par les Nations-Unies, la journée du 8 mars est, depuis lors consacrée pour célébrer les droits des femmes. A cette occasion, la secrétaire générale de la délégation syndicale de la Banque Populaire Maroco-Guinéenne et trésorière de l’Union Syndicale des Travailleurs de Guinée (USTG), Marie Ivonne Koumbassa a invité les femmes de notre pays à beaucoup plus de détermination pour apporter leur soutien au développement de la Guinée.
Pour elle, du 1er janvier au 31 décembre de chaque année, c’est la fête des femmes. « Je refuse qu’on dise que c’est seulement le 8 mars qu’on doit fêterCarles femmes sont porteuses d’un Chef d’État et autres personnalités d’un pays » a-t-elle ajouté.
Mais, aujourd’hui dit-elle, nous femmes on a baissé les bras, on ne se donne pas nous-mêmes de la valeur et les gens ne vont jamais nous la donnée. La valeur d’une femme n’est pas seulement sa beauté ni son habillement, mais plutôt sa tête. Nous devons accepter de faire travailler nos têtes, refusons qu’on nous manipule pour danser et applaudir pour les autres en nous classant dans les oubliettes.
« Les femmes doivent se prendre en chargecaril n’y a pas une femme bête ni idiote. Puisque même si c’est une folle qui tombe en sainteelle cherche à protéger son enfant » a dit M. Ivonne.
Pour elle, les femmes doivent plutôt saisir cette occasion pour venir auprès de leurs sœurs qui sont là sans métier, leur faire comprendre qu’il n’y a pas de sous métier surtout que nous avons notre terre qui est très riche. Nous devons tendre la main aux autorités compétentes pour nous procurer des matériels nécessaires dans le cadre de la mise en valeur de nos terres fertiles en vue de favoriser notre autonomie en la matière.
Selon madame Ivonne mieux vaut qu’on vous apprenne à chercher pour vous que de quémander à tout moment. « Malheureusement que je suis indignée aujourd’hui de voir nos sœurs se ranger quotidiennement derrière les hommes pour des solutions quotidiennescontrairement au combat que mènent les femmes battantes de notre pays ou d’ailleursUne femme qui vent au marché a la capacité d’être une ministre et pourquoi pas un Chef d’ÉtatIl suffit seulement de s’y mettre que d’aller pleurnicher régulièrement au nom des femmes. Nous devons alors jouer notre rôle pour contribuer au développement de notre paysCe sont nos enfants qui sont  bastonnés et tués dans la rue lors des manifestationsL’éducation dans les foyers c’est la femmemais aujourd’hui nous avons baissé les bras pour que l’autorité vienne au secoursCe qui représente pour moi une démissionvoire un mauvais calcul. Alorsfemmes de Guinéelevons-nous pour nous mettre sur le droit chemin pour aider notre pays à se réconcilier avec ses filles et fils de toutes ethnieset toutes catégories socioprofessionnelles confonduesAttachons nos pagnes pour donner des  coups de mains à nos époux » souligne t-elle.
Concernant la représentativité des femmes au sein des structures syndicales, Marie Ivonne a déploré ce qui suit : les femmes sont minoritaires dans les structures syndicales, parce qu’elles ont peur de prendre leurs responsabilités en disant qu’il faut toujours mettre les hommes devant.
Parlant du mouvement syndical, Mme. Ivonne se dit à la fois frustrée et indignée.
« La transition est en train de se rouler en l’absence du mouvement syndical bien que le syndicalisme en Guinée soit le porte flambeau de la liberté dans notre pays. En ce sens que l’indépendance de 1958 dont il s’agit reste et demeure bel et bien une œuvre du mouvement syndical » déplore t-elle.
Raison pour laquelle faut-il demander les raisons du silence de nos leaders syndicaux.
Dans tous les cas, un tel comportement taciturne nous emmène à nous poser plusieurs questions notamment : nos leaders syndicaux ont-ils des dossiers à la CRIEF ? Ou bien ils ont des entreprises avec lesquelles ils travaillent avec les nouvelles autorités ?
Nous voulons vraiment en être édifiés par rapport à ce silence et il ne faut pas qu’on sacrifie les travailleurs pour des intérêts personnels note Mme. Ivonne.
En résumé le développement doit se faire par les femmes et avec les femmes conclut-elle.
                                                                     Sékouba Kourouma
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