Les secousses ont fait au moins plus de 8 500 morts en Turquie et plus de 2 600 morts en Syrie, selon les bilans officiels diffusés mercredi. Le long de la frontière
syrienne, les récits d’habitants laissent apparaître des dommages considérables.
Difficile d’imaginer contraste plus saisissant. D’un côté, le charme discret de lavnature, ses terres humides et chatoyantes flanquées de hautes
montagnes âprement tranchées sous un ciel redevenu éclatant. De l’autre, des maisons aplaties comme des feuilles, tordues ou déchirées le long d’un ravin ou sur le bord de la route avec une violence inouïe.
Sillonner les routes de campagne de la région frappée par le séisme de magnitude 7,8, lundi 6 février, au petit matin, entre Hatay et Gaziantep, le long de la frontière syrienne, c’est s’inviter dans la Turquie profonde, celle des petites gens, des fermiers, des ouvriers et des marchands sous le choc. Tous ces villages et petites villes dont le quotidien a été brutalement bouleversé en l’espace de quelques instants et qui, pour beaucoup, se sentent oubliés.
Selon les bilans établis mercredi, le
tremblement de terre aurait fait plus de
8 500 morts en Turquie (et plus de
2 600 morts en Syrie). Mardi, alors que l’aide internationale commençait à se déployer, un deuil national de sept jours a été décrété par les autorités turques. Plusieurs récits d’habitants croisés le long des voies et des chemins, dans ces zones reculées ou en bordure des centres urbains, laissent apparaître des dommages considérables envmilieu rural, avec un nombre important de communes qui auraient perdu des dizaines, voire des centaines, de résidents.
A Kiran Yurdu, c’est toute la population qui aide et assiste aux activités d’excavations, qui ont l’air de n’avoir jamais cessé depuis le premier jour. Deux pelles-grues sont à pied d’œuvre de part et d’autre de ce petit village traditionnel, situé à flanc de colline entre la mer et les voisins syriens. L’une d’elles appartient à un villageois, l’autre à la mairie.
« C’est peut-être notre seul avantage par
rapport aux villes, nous avons les outils sur place » , glisse Ahmet, la quarantaine, le visage marqué par la fatigue. Enfant du village, il dit être le correspondant de
l’Anatolian Press, vieux réseau public
d’information locale au maillage
impressionnant et aujourd’hui encore
fournisseur des bases de données électorales.
Selon lui, le village recense pour l’heure plus de vingt morts. « Mais les chiffres vont vite grimper, les dégâts sont considérables, les toits se sont effondrés en un claquement de doigts. »
Entraide
A l’entrée de Kiran Yurdu, un corps vient
d’être sorti des décombres d’une longue et large maison écroulée, pulvérisée tout le long, en amas de béton et de tiges d’acier.
Celui-ci est enveloppé d’une couverture
avant d’être posé à même le sol devant unbmuret encore debout. Au pied de la grue, ils sont une dizaine de tous âges à former un demi-cercle, scrutant attentivement chaque coup de la pelle mécanique. L’autre engin, celui de la mairie, s’active auprès d’une bâtisse familiale, où, la veille, une femme a pu être sauvée. Elles seraient encore trois sous les gravats…
                              Source étrangère