L’avancée du variant Omicron remet sur le devant de la scène les inquiétudes des marchés. Et ce ne sont pas les déclarations du PDG de Moderna, l’entreprise pharmaceutique américaine, qui risquent de les rassurer. En effet, ce dernier juge peu probable que les vaccins actuellement disponibles contre le Covid-19 soient aussi efficaces contre ce nouveau variant que contre les souches précédentes. Et il estime qu’il faudrait plusieurs mois pour mettre au point un nouveau sérum.

Autre appréhension pour les marchés : l’inflation. Elle resurgit alors que les banques centrales commencent à réduire leur soutien à l’économie. L’avancée du nouveau variant pourrait remettre en cause cette stratégie, estime Jerome Powell. Selon le patron de la Fed, il n’y a pas de raison de paniquer, mais la situation sanitaire risque de peser sur l’emploi et sur l’inflation. Une incertitude partagée par le G7 qui appelle à une action urgente.

Dans ce contexte, les prix du pétrole ont chuté alors que les inquiétudes pour la demande se précisent après l’apparition du nouveau variant du coronavirus. Les membres de l’Opep ainsi que leurs alliés doivent se retrouver jeudi 2 décembre pour décider de leur niveau de production pour début 2022.

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La croissance française menacée ?

Le nouveau variant Omicron, au danger méconnu, s’ajoute à la cinquième vague de Covid-19 qui déferle sur l’Europe et n’épargne pas la France. Il laisse craindre un ralentissement économique qui pourrait peser sur la croissance française. Malgré les propos rassurants du ministre de l’Économie Bruno Lemaire, c’est une nouvelle ère d’incertitude qui s’ouvre pour de nombreux secteurs, comme ceux du tourisme et du transport qui tournent au ralenti depuis près de deux ans. Les professionnels redoutent l’instauration de restricitions de déplacement à travers le monde.

L’inquiétude est également palpable pour le secteur de l’automobile loin d’être sorti de la pénurie des semi-conducteurs. Toutefois, le président du Medef Geoffroy Roux de Bezieux appelle à « garder son sang-froid » tout en soulignant que si le nouveau variant provoque des baisses d’activité massives, la question du soutien de l’État se posera. Ce à quoi le ministre de l’Économie a répondu par l’affirmative.

Confiant dans la croissance économique de la France, Bruno Lemaire la qualifie de « solide ». Elle s’élève actuellement à 6,7%. Selon l’Insee, l’économie française a connu au troisième trimestre l’un de ses meilleurs taux de croissance en 50 ans, à plus 3%.

Bruno Lemaire se dit préoccupé par d’autres difficultés. Notamment celles de l’approvisionnement et du recrutement que rencontrent le BTP, les travaux publics, l’hôtellerie ou la restauration. Il porte une attention particulière à la hausse de l’inflationqui a accéléré à 2,8% en novembre contre 2,6% en octobre.

RFI