Le présent essai est un survol du cheminement du mouvement sportif guinéen depuis la période coloniale, précisément vers les années 1927, date d’introduction du sport en Guinée par le biais du football. Notre étude qui n’a nullement la prétention d’être exhaustive, atteindra son objectif lorsqu’elle sera enrichie par des chercheurs plus avertis. Pour un départ nous nous pencherons sur la période coloniale, puis nous
porterons notre regard sur la période de l’indépendance avant de parler de la politique sportive nationale. Sous le régime colonial.
Il s’agit notamment de l’ « après-guerre ». Le ballon rond a fait son
apparition en Guinée vers les années 1927-1928, bien après la majeure partie des pays de l’Afrique de l’ouest. D’aucuns disent que c’est l’œuvre de la Mission Catholique ; pour d’autres, c’est la Sierra Leone.
Certains soutiennent également que la paternité revient aux Français dont les navires mouillaient souvent le port de Conakry. Mais, tous sont unanimes à reconnaitre la période de la parution du premier ballon en
Guinée entre 1927et 1928.
En tout état de cause durant cette période, le mouvement sportif
guinéen épousera celui de la métropole aussi bien dans la structure que dans le fonctionnement. Ce qui se traduira par une prolifération des
clubs avec statut privé.
Au cours de l’année 1946, l’ancien international franco-sénégalais
Raoul Diagne après un long séjour dans les milieux sportifs européens suggèrera aux Autorités du Gouvernement Général de l’AOF la création d’une Ligue de Football qui sera affiliée à la Fédération Française de Football ; proposition immédiatement acceptée. Ainsi naquit dans cette lancée un trophée régional dit ‘’COUPE de l’AOF’’. Il convient de noter que c’est d’ailleurs l’une des équipes guinéennes de l’époque, le Racing Club de Conakry qui remportera la Coupe de l’AOF en 1949.
Période de l’indépendance
Avec l’avènement de l’indépendance, l’on assiste à une réorganisation du mouvement sportif. Il s’agit fondamentalement de la suppression des clubs privés et leur prise en main par la Jeunesse de la RévolutionDémocratique Africaine (J.R.D.A.). Ce qui conduira à la mise en place
des fédérations sportives nationales, des districts, des sélections nationales entre autres. Le pays connaitra en conséquence d’intenses activités, voire des succès au plan continental. Les prouesses du Hafia football Club, triple champion d’Afrique en sont une illustration parfaite.
Cependant il ne faut pas occulter le revers provoqué par le succès de la politique sportive de cette période à savoir l’abandon du phénomène sportif dans sa globalité au profit du seul football ; ceci aura pour conséquences : L’abandon de l’éduction physique à l’école ; la réduction de la formation des cadres ; le blocage de la création d’installations sportives.
D’où la baisse de performances de nos équipes représentatives
Avènement de la deuxième République : Quelques repères
Décembre 1986
Elaboration d’un plan d’urgence pour deux ans qui a accordé la priorité à la formation et à l’encadrement. Ce plan a également accordé pleins pouvoirs aux fédérations sportives nationales pour réorganiser et
restructurer leurs disciplines respectives selon leurs initiatives propres.
Il a surtout permis la mise en place effective d’un championnat national et d’une coupe nationale sur l’ensemble du territoire. Les fédérations dont les activités s’étaient considérablement réduites furent érigées en comités de relance.
Octobre 1990
Tenue à Conakry de la première conférence nationale de la
jeunesse qui a défini les grands axes de la politique nationale de
jeunesse et des sports, fixé des choix prioritaires fondés sur la libre entreprise et la liberté d’association. Cette conférence a été à la base de l’élaboration de la DECLARATION DE POLITIQUE DE JEUNESSE, DE SPORTS ET DE CULTURE en avril 1993.
Avril 1992
Organisation des états généraux du sport pour élaborer un plan de relance de l’ensemble des activités sportives, notamment celles du football. Les points suivants ont été discutés : Analyse critique de la situation présente du sport en Guinée, discipline par discipline ; définition d’un plan de relance à court et moyen terme de la base au sommet en fonction des objectifs à atteindre ; pour le football par exemple, les phases finales de la CAN 94 à Tunis ; réhabilitation des infrastructures existantes et construction à Kindia, Kankan, Labé et Nzérékoré d’un minimum d’infrastructures modernes ; étude chiffrée du financement des activités sportives ; planification d’un programme rationnel de formation et derecyclage de l’encadrement technique ; étude concrète du profil d’un club sportif.
En outre, il a été question : D’élaboration du statut de l’équipe nationale et du joueur d’élite ( y compris sa réinsertion en fin de carrière) ; de la rédaction de projets de textes réglementaires fixant la délégation de pouvoirs du Ministère des Sports au conseil national des sports et aux organismes dirigeants (CNOSG et FSN) ; de la mise en place d’une stratégie de développement de la base au sommet (minimes, cadets, juniors et séniors) sport corporatif, sport pour tous etc.
Mai 1998
Tenue à Conakry du Conseil National des Sports qui a engagé des réflexions sur des problèmes généraux, notamment le financement du sport, la planification et la programmation des activités physiques et sportives, le renouvellement des organismes dirigeants du sport, l’encadrement et la formation, le sport féminin, le sport scolaire et universitaire, les infrastructures et équipements, le rôle des médias dans le développement sportif.
2000
Organisation à Conakry des journées de concertation sur le sport au cours desquelles un accent a été mis sur la nécessité d’un établissement de contrat de performance, dont l’objectif est de permettre une auto évaluation périodique des organes délégataires du département en charge des sports. Il a été également question de l’administration des fédérations, de la réglementation du sport et de son environnement, l’animation sportive nationale, l’organisation et la participation aux compétitions internationales, le suivi médical des sportifs et l’assurance des athlètes. Par ailleurs, obligation a été faite aux fédérations de se doter chacune d’un siège. Enfin, il a été exigé de clarifier, de réguler et de codifier les interactions Ministère-
Fédérations par des textes précis.
2010-2011
ELABORATION DU PLAN STRATEGIQUE DE DEVELOPPEMENT DE

LA JEUNESSE ET DU SPORT
Le processus a démarré par des rencontres initiées au sein de l’ancien Ministère de la Jeunesse et des Sports, qui ont abouti non seulement à la mise en place d’un comité technique de pilotage du processus mais également au recrutement d’une équipe de consultants nationaux et
internationaux, enfin à l’organisation de foras régionaux et de journées nationales sur le sport.
La particularité de ce processus est qu’il a réussi à mobiliser l’ensemble des acteurs impliqués dans les questions de jeunesse et de sport autour de l’élaboration d’un plan stratégique et d’une nouvelle politique nationale de la jeunesse et des sports. Il n’est pas exagéré de dire que ce document constitue de nos jours un cadre de référence unique accepté par tous les acteurs du champ jeunesse et sport. La version finale du document amélioré a fait l’objet d’une remise solennelle au Chef de l’Etat à la faveur de la célébration du 21ème anniversaire de la jeunesse, le 02 octobre 2011 au Palais du Peuple.
Le document comporte 07 orientations stratégiques et 30 composantes programmatiques pour le développement à la fois de la jeunesse et dusport.
2019
MISE A DISPOSITION DU SIEGE DU COCAN.
Le 18 décembre 2019, le Président de la République procède à
l’inauguration officielle du siège du COCAN2025 et sa mise à la
disposition du Comité National d’Organisation. Le moins qu’on puisse dire est que cet édifice majestueux, flambant neuf et bien équipé est l’expression de la détermination du gouvernement et du peuple guinéen à faire de la CAN 2025 un évènement sportif bien réussi sinon la fête
africaine du ballon rond la mieux organisée encore sur le continent.
2021
ADOPTION PAR LE PARLEMENT GUINEEN D’UNE LOI SUR LE
SPORT
En mars 2021, l’Assemblée Nationale Guinéenne a voté une loi sans précédent qui s’inscrit dorénavant dans les annales de l’histoire de notre pays ; il s’agit de la loi portant organisation, promotion et contrôle des activités physiques et sportives. Cette loi, sans nul doute favorisera le développement du sport dans un cadre juridique plus approprié.
Elhadj Mamadi Camara,
Inspecteur de la Jeunesse et des Sports