Rouvrir la voie à la revalorisation de la percussion guinéenne qui a fait déjà ses preuves dans le monde. C’est du moins la vision partagée par la Direction du Centre International de Percussion et le Département en charge de la Culture. Si la relance de cette activité suppose la mise en branle de nos valeurs traditionnelles à travers des instruments, groupes, rites, rythmes, masques et messages codés, le Directeur général adjoint du Centre International de Percussion, Abdoulaye Aïssata Bangoura mise d’abord sur des hommes, la gestion, la formation et des stratégies à élaborer, afin que nos danses traditionnelles et percussions soient toujours citées comme référence en Afrique.
Comment faire renaître de ses cendres cette discipline artistique peu connue de la nouvelle génération ?
M. Bangoura est rassurant « Qu’aux grands maux, les grands remèdes », d’où la nécessité de mettre en place un cadre législatif et réglementaire dans le domaine de la gestion et de la promotion des percussions ; de veiller à leur application ; d’encourager l’ouverture des centres de formation en percussions ; de favoriser les stages de formation en percussions et danses
traditionnelles en République de Guinée ; d’appuyer l’élaboration et la mise en œuvre des stratégies, programme et projets en matière de promotion et de développement des percussions ; de favoriser la création d’emplois générateurs de revenus dans ce domaine ; de procéder à l’inventaire des instruments des percussions en relation avec les services concernés.
Dans sa quête donc d’imprimer une nouvelle dynamique aux percussions guinéennes, la Direction du Centre International de Percussion ne compte pas se limiter là, explique son DGA. Elle envisage également la mise à jours du répertoire national des percussions ; le développement des activités de réaction et de diffusion des spectacles de percussions ; le respect des conventions et accords en la matière ; l’élaboration et la mise en œuvre des programmes de formation et de perfectionnement des artistes, des techniciens et des encadreurs de percussions ; la promotion des instruments, rythmes, groupes, rites et masques liés aux percussions. A cela sajoute la participation de notre pays aux rencontres nationales, sous régionales, régionales et internationales sur les questions de percussions. Globalement, chercher les voies et moyens pour la revalorisation de la percussion guinéenne à travers tous les continents.
La réalisation de ces différentes stratégies, dit-il va sans doute apporter un coup de piston à la revalorisation de nos coutumes et mœurs, de nos instruments traditionnels qui ont émerveillé toute l’Afrique pendant des décennies.
Pour l’atteinte des objectifs, la Direction générale du Centre International de Percussion compte mettre des garde-fous, en passant par : Lélaboration des textes de lois sur la taxation des instruments qu’ils soient modernes ou traditionnels.
 » Parce que, vous n’êtes pas sans savoir que nos instruments exportés vers l’extérieur n’ont pas de retombées pour l’État guinéen. II faut, à ce titre taxer les instruments modernes importés pour pouvoir freiner leur évolution dans notre pays, afin que nos artistes puissent s’intéresser à fond à l’apprentissage de nos instruments traditionnels  » a dit Abdoulaye Aïssata.
Certes le chemin à parcourir est long et plein d’embûches, mais l’espoir est toujours permis. La direction générale à travers ses cadres sur appui du Département de tutelle compte recenser tous les groupes percussionnistes de la Guinée, afin de les encadrer.
« Pour le moment, nous avons pu recenser les groupes de percussion et de danses traditionnelles du Grand Conakry qui sont à date, au nombre de 51. Une fois la subvention du deuxième trimestre obtenue,  nous organiserons une immersion à l’intérieur du pays pour sélectionner les groupes à recenser pour pouvoir bien les structurer », a expliqué le DGA du Centre.
Certaines villes de l’intérieur du pays comme Mamou n’ont pas de groupes de percussion jusque-là. Faut-il alors doter toutes ces grandes villes des groupes de percussion et de danses traditionnelles pour redorer le blason ?
M. Bangoura  n’a pas caché également les ambitions de sa Direction quant  à l’organisation d’un concours national de percussion, de la biennale internationale de percussion et de la foire de percussion en Guinée pour dénicher des talents qui pourront être compétitifs sur le plan international. Il a, à cet effet, sollicité l’appui du gouvernement à travers le Département de tutelle et celui des partenaires techniques et financiers, pour mériter la confiance du Président de la Transition, Colonel Mamadi Doumbouya, qui plusieurs fois a manifesté sa volonté de booster la culture guinéenne.
                              Sékouba Kourouma
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