Sur financement de l’USAID dont la mise en œuvre est assurée par l’Organisation Catholique pour la Promotion Humaine (OCPH) à travers le projet PROTECT, le forum national des parties prenantes pour évaluer les interventions globales de la traite des personnes a ouvert ses portes et fenêtres dans la capitale guinéenne et s’étendra sur trois jours (13; 14 et 15 novembre). L’objectif vise à évaluer les progrès réalisés, d’intensifier les défis à surmonter et de découvrir de nouvelles perspectives pour renforcer leur action commune. Un projet qui symbolise l’engagement partagé des acteurs à intensifier leur lutte contre la traite des personnes.
La rencontre s’est tenue dans la salle de l’arbre à palabres du centre pastoral monsieur Raymond Marie Tchidimbo de l’archevêché en présence des acteurs du secteur.
Le coordonnateur du projet, Jean Louis Maomy a souligné que la présente initiative portée par OCPH/Caritas Guinée, bénéficie du financement du gouvernement des Etats Unis à travers I’Agence des États-Unis pour le Développement International (USAID) qui couvre les régions de Boké, de N’zérékoré et de Kankan, touchant 7 préfectures et 21 communes de la République de Guinée.
C’est pourquoi dit-il, dès le départ, une étude d’opinion a révélé que 90% des personnes interrogées avaient une compréhension limitée du phénomène de la traite.
« En reponse, nous avons organisé trois foras régionaux et un forum national en décembre 2023 et avril 2024, nous avons conçu des supports et outils de sensibilisation tels que la boîte à images ; formé 63 Relais Communautaires et 136 leaders religieux pour sensibiliser les communautés, et mis en place 21 comités d’alerte précoce. A ce jour, les efforts du projet ont permis de sensibiliser directement plus de 527 401 personnes, dont 146 521 femmes et 195 326 jeunes. Le projet a aussi soutenu le retour à l’école de 52 enfants en situation de risque« .
Malgré ces progrès enregistrés, les défis demeurent. Notamment, lma mise en œuvre d’une approche centrée sur les victimes, le soutien psychologique et social, l’encadrement juridique et judiciaire, un système de collecte et le suivi de données, l’extension de la sensibilisation afin d’atteindre une grande couverture géographique, le développement de solutions intégrées qui tiennent compte du lien qui existe entre la traite de personnes et la sante, I’éducation, la croissance économique, ainsi que la paix et a cohésion sociale.
Telles sont des priorités qui exigent des efforts concertés et un appui accru pour renforcer la lutte et l’impact.
S’adressant à l’assistance, la représentante de l’USAID, Alexious Butler a invité les participants à des échanges constructifs et à des recommandations pertinentes. Des discussions qui devraient aboutir à des solutions pratiques permettant ainsi de lutter efficacement contre la traite des personnes et pratiques assimilées en Guinée.
« Les recommandations qui émergeront de ce forum, fondées sur la réflexion collective, les défis, les succès ainsi que les témoignages partagés seront un levier precieux pour accompagner et renforcer les actions de prévention, de protection, de partenariat et de poursuite dans les communautés.
Le Gouvernement des Etats Unis à travers I’USAID réitère son engagement à œuvrer main dans la main avec les peuples de Guinée, en faveur d’une Guinée résolue dans la lutte contre la traite des personnes et pratiques a assimilées » s’engage t-elle.
Le conseiller principal du ministère de la promotion féminine de l’enfance et des personnes vulnérables, Sékou Fofana a mis l’accent sur le véritable chantier de réformes gui doit accroître la capacite d’intervention de l’institution de coordination des actions de lutte contre la traite des personnes. Ces reformes concernent notamment : la création de l’Office de Protection du Genre, de l’Enfant et des Moeurs, du service Central de Protection des Personnes Vulnérables ; la réalisation de la cartographie des acteurs en charge de la collecte de données afin d’harmoniser le système de gestion des données statistiques en matière de traite des êtres humains ; l’élaboration des Modules de formation Ecoles de formation de la Police, de la Gendarmerie et du qui sont intégrés dans Centre de formation judiciaire ; l’identification et I’appui à quatre centres d’accueil susceptibles de recevoir les victimes de traite.
Il ressort dit-il, de ce qui précède que l’élaboration d’un Plan d’Action
intégrant toutes les préoccupations des acteurs impliqués est d’autant salutaire qu’il permet aux partenaires techniques et
financiers de s’aligner dans la dynamique déjà engagée.
« Cette avancée, loin d’inciter à baisser la garde, contribuerait plutôt à renforcer la riposte. Le chemin est bien long et difficile pour gagner le pari, mais le renforcement des capacités internes, du dispositif législatif, légal et judiciaire dans le cadre de la prévention, de la poursuite des auteurs et de la prise en charge des victimes est assez prometteur.
C’est pourquoi, je voudrais vivement féliciter et remercier les partenaires techniques et financiers notamment, le Département d’État Américain, l’ONU Droits de ‘Homme, pour leurs immenses efforts de soutien au Gouvernement Guinéen pour améliorer le cadre de vie de nos populations » a-t-il conclu.
Naby Moussa Soumah