Les autorités congolaises disent aller à Glasgow en pays détenteur de solutions aux problèmes de
réchauffement climatique.
Selon Tosi Mpanu Mpanu, négociateur principale de
la commission climat pour la RDC, le pays apporte à la conférence de l’ONU sur le climat ses forêts,
ses capacités à générer des énergies renouvelables ainsi que ses minerais.
Tosi Mpanu Mpanu répond à trois questions de BBC Afrique.
Quels sont les enjeux de la COP 26 pour la RDC ?
La RDC va à la COP de manière résolument engagée et pour se présenter comme étant un pays
solution grâce à trois éléments : sa forêt luxuriante stabilise le climat mondial et aujourd’hui on a
déterminé que la RDC et le bassin du Congo sont devenus les premiers poumons de la planète.
Deuxième volet, la RDC est un pays solution du fait de ses capacités de générer des énergies renouvelables.
La RDC est véritablement un paradis pour l’électricité avec un potentiel hydroélectrique de 100 mille mégawatts, et un potentiel de 90 mille mégawatts sous d’autres formes d’énergies renouvelables.
Troisième solution, la RDC détient énormément de minerais stratégiques, puisque ces minerais tels que le cobalt, le coltan, le germanium sont aujourd’hui utilisés pour les batteries qui stockent
l’énergie solaire ou les batteries qui vont être utilisées dans l’industrie automobile.
Et que compte faire la RDC afin de convaincre d’autres pays à soutenir ses ambitions d’être un pays solution ?
Je pense que cette question du climat est la première question internationale à solidarité
obligatoire. Nous sommes obligés de nous serrer les coudes et de mettre en place des solutions ensembles. c’est un peu la vieille analogie selon
laquelle dans le village lorsque la case de votre voisin brûle il faut aider à la sauver sinon votre case peut également brûler.
Et lorsque qu’on prend par exemple nos forêts, 154 millions d’hectares de forêt, elles contiennent des
tourbières qui représentent trois années d’émissions globales de gaz à effet de serre, et ces tourbières
en l’état représentent une énorme réserve, une grande contribution à notre méga biodiversité mais
si ces tourbières sont mal gérés, elle vont constituer un gros problème.
Le dilemme écologique de la décharge de Mbeubeuss.
Est que la RDC va à la table des négociations seule ou avec d’autres partenaires c’est-à-dire d’autres pays africains ?
Trois choses me viennent à l’esprit. La première c’est que lorsqu’on va dans une négociation avec
un partenaire, il faut connaître la valeur de ce qu’on donne.
Quelquefois il y’a une négociation asymétrique qui se tient, au cours de laquelle vous ne savez pas exactement ce que vous avez, vous ne connaissez pas la valeur de votre forêt, de vos minerais, de votre potentiel en énergie renouvelable et donc vous allez faire des revendications qui sont exagérés ou
alors vous faites des demandes qui sont sous évaluées.
La deuxième chose c’est que la négociation sous l’égide de la convention climat est une négociation extrêmement complexe entre 197 parties où chacun
essaie de tirer la couverture de son côté. Et pour que votre voix porte fort il est important qu’elle soit prise en compte au sein de larges coalitions.
C’est pour cela que la RDC qui fait partie de la coalition du groupe africain, 54 pays qui parlent
d’une seule et même voix, du groupe des pays les moins avancées 43 pays qui parlent d’une seule
voix, s’assure que lorsque la position commune entre tous ces pays est négociée, que ses positions nationales puissent être insérées de telle sorte que lorsque les pays africains parlent d’une seule et même voix, c’est une force qu’on ne peutpas ignorer.
La troisième chose c’est que les pays
malheureusement ont parfois leur propre intérêt et il est vrai que lorsque nous allons dans une démarche collective, quelquefois certains partenaires nous
emmènent vers une discussion bilatérale.
Source: BBC Afrique