Suite à la recrudescence des cas de variole de singe (Mpox) en Sierra Leone et au Libéria, les autorités guinéennes, par l’intermédiaire de l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (ANSS), ont organisé une réunion cruciale. Cette rencontre tenue ce jeudi, 26 juin 2025 dans la salle de réunion de l’ANSS, située au quartier Matam, visait à établir des mécanismes préventifs et à organiser la prise en charge des éventuels cas sur l’ensemble du territoire national.
Ladite réunion a regroupé les cadres de l’ANSS ainsi que divers acteurs du domaine de la santé.
À l’issue de cette réunion de haut niveau, le directeur général de l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (ANSS), Dr. Sory Condé a décortiqué les mesures mises en œuvre par les autorités sanitaires guinéennes pour contenir le virus Mpox. Il a rappelé qu’en réponse à l’aggravation de la situation dans les pays voisins en 2025, le ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique, via l’ANSS, a élaboré dès le mois d’août 2024, un plan de préparation et de réponse spécifique à la menace d’importation de cette maladie.
Ce plan mis en place dit-il, a permis de détecter des cas suspects, dont certains ont été confirmés et notifiés à Conakry. Selon Dr. Condé, ces patients sont actuellement isolés au Centre de Traitement de Nongo, où ils bénéficient d’une prise en charge assurée par l’État et ses partenaires. Des patients qui, d’après lui, seront libérés après des tests négatifs et feront l’objet d’un suivi post-hospitalisation.
Pour empêcher la propagation de cette maladie en Guinée a été mis en place pour l’identification des cas.
C’est dans cette optique que Dr. Condé a précisé : « Actuellement, nous déployons ce plan de préparation et de réponse à travers une recherche active communautaire. Cette démarche vise à identifier tous les cas suspects pour les isoler au centre de traitement. Le laboratoire déterminera ensuite s’il s’agit bien de cas de variole simienne. Si c’est le cas, une prise en charge spécifique sera assurée jusqu’à la guérison du patient concerné. Dans le cas contraire, les patients seront orientés vers des hôpitaux dédiés à la pathologie identifiée par le laboratoire ».
Il a rappelé que la maladie se manifeste par l’apparition de boutons sur n’importe quelle partie du corps, y compris la plante des pieds et la paume des mains. Il a insisté sur l’importance de consulter rapidement : « Si une personne présente des boutons sur le corps accompagnés de fièvre, il est impératif de l’orienter vers la structure de santé la plus proche. Les spécialistes pourront alors établir un diagnostic différentiel avec d’autres maladies telles que la varicelle ou la rougeole. »
Concernant le bilan actuel, Dr. Sory Condé a détaillé les chiffres lors de la réunion hebdomadaire de la semaine 25 : « Selon les données partagées, nous recensons 1800 cas confirmés dans notre pays. Ces cas sont répartis dans les préfectures et les communes du Grand Conakry, incluant les cinq communes de Conakry, ainsi que les préfectures de Dubréka et Coyah. »
Face à cette situation, le directeur général de l’ANSS a lancé un appel au calme et à la collaboration : « Mon message principal est de ne pas paniquer. Nous avons mis en place des dispositifs pour y faire face. Il est crucial de collaborer avec nos équipes et de signaler toute personne présentant des boutons sur le corps aux structures de santé les plus proches. Nos spécialistes de district sont mobilisés, et le laboratoire est disponible pour le diagnostic. La prise en charge adéquate sera assurée au centre de traitement des épidémies. Nous demandons également à la population de collaborer activement en appelant le 115, un numéro toujours opérationnel. Si l’alerte est justifiée, les mesures nécessaires seront prises. »
Abordant les mesures prises aux frontières pour limiter la propagation, Dr. Condé a souligné que 15 points d’entrée prioritaires sont activés, notamment aux frontières avec la Sierra Leone et le Libéria. Des équipes médicales y effectuent des contrôles sanitaires pour détecter toute personne entrant en Guinée et présentant des signes de variole de singe. En cas de suspicion, une alerte est lancée et une équipe d’investigation est rapidement déployée.
« À Forécariah, où la majorité des cas de cette préfecture ont été détectés, notamment à Pamelap, nous maintenons une communication constante avec nos homologues des pays voisins. La Sierra Leone et le Libéria partagent régulièrement leurs rapports de situation, et nous faisons de même. Cela nous permet de savoir si des cas ont quitté leur territoire pour le nôtre » a-t-il ajouté.
En complément de ces efforts, l’ANSS envisage de déployer des équipes dans les communautés pour informer les populations et rechercher des personnes présentant des signes de la maladie, qui sont ensuite examinées et isolées au centre de traitement.
Concernant les capacités de traitement, le Dr. Condé a précisé : « Nous disposons du Centre de Traitement des Épidémies de Nongo, qui prend en charge la plupart des cas détectés. Un autre centre de traitement est également opérationnel au camp Alpha Yaya… De plus, chaque préfecture est dotée d’un centre de traitement des épidémies. Par exemple, à Forécariah, les cas sont isolés directement au centre situé dans l’enceinte de l’hôpital préfectoral, et non envoyés à Conakry. À Coyah, un centre est également prêt à recevoir les patients. »
Pour Dr. Condé, la prévention par la vaccination est un axe majeur. Les autorités, avec le département de tutelle et son équipe, sont activement engagées dans la recherche de vaccins afin de déployer un plan de vaccination national pour éradiquer cette maladie du pays.
Il a conclu en sollicitant à nouveau une franche collaboration des populations afin de prévenir les épidémies et autres maladies transmissibles en Guinée.
Sekouba Kourouma 
 
+224 628 00 36 63